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Affichage des articles du février, 2019

Du « Cost Killer au Business-Partner »

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Dans le chapitre précédent, on a vu que le rôle des achats de par leur position dans l’entreprise, n’est pas si simple en réalité. De plus, certains stéréotypes subsistent toujours, malgré les années et l’évolution du métier. En effet « l’acheteur moderne » reste objecté en priorité sur la réduction des coûts. D’ailleurs l'étude HEC-ECOVADIS de 2013, ci-dessous, tend à le démontrer : Le principal objectif confié aux acheteurs reste la réduction de coûts, et cela à hauteur de 71% pour les entreprises interrogées en 2013. Ces chiffres traduisent la méconnaissance d’une fonction qui est encore trop souvent considérée comme le bras armé de la réduction des coûts, c’est la fameuse image du « cost killer » qui prévaut. D’après Hicham Sebti : « Dans l’esprit de l’individu, son environnement se trouve fractionné en catégories sociales distinctes. Si une telle catégorisation est incontournable pour évoluer dans le monde social, elle repose sur une simplification de la réalité. Cet

La professionnalisation de la fonction achat

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Ce qu’on peut dire c’est que la fonction achat et donc le métier d’acheteur se sont professionnalisés avec le temps. Cela date d’au moins un siècle, puisque l’institut de gestion de supply chain a été fondé en 1915 aux Etats-Unis. Mais ni les deux guerres mondiales ni la crise de 1929 n’ont provoqué une forte mutation du métier. La fonction Achats n’est reconnue, d’après les experts, que depuis une trentaine d’années. Il semble en effet que les deux chocs pétroliers aient daté la perception de difficulté d’approvisionnement à prix stable et donc la nécessité de gérer ce risque nouveau. Dans les années 1980, les travaux de Michael Porter ont positionné les achats comme l’une des cinq forces fondant la compétitivité stratégique des entreprises. En 1983, un expert de Mac Kinsey, Peter Kraljic publia le premier article stratégique23sur les achats, qui s’appuie sur une matrice à deux entrées : le poids stratégique de la famille de produits considérée, en termes de coût, d’impact sur

Définition des achats durables

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Voici la définition des « achats durables » selon la NF FD X 50-135, éditée par l’AFNOR : « Achats qui préservent de manière équilibrée et pérenne l’intérêt environnemental, social et économique de l’ensemble des parties intéressées et servent la performance de l’organisme donneur d’ordres à court, moyen et long termes. Les Achats Durables intègrent les différents aspects du Développement Durable ainsi que les liens et les interrelations entre ces différentes dimensions et ce, tout au long du cycle de vie des produits ou prestations achetées » Ce qui faut retenir c’est que le concept de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) est à l’origine même des « Achats Durables », eux-mêmes reposant sur l’intégration dans les pratiques Achats, des « 3 piliers du Développement Durable » : 1. la dimension environnementale avec la prise en compte de l’impact des décisions d’achats sur l’environnement 2. la dimension sociale et sociétale avec la prise en compte des aspects sociaux et soci

Le rôle de l’acheteur et sa place dans son écosystème

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L’acheteur gère l’argent de l’entreprise en bon père de famille. Il doit s’assurer qu’il est dépensé à bon escient. Son rôle est transversal, l’acheteur est l’interface entre les différentes fonctions de l’entreprise et les fournisseurs. Il a un regard transverse sur l’interne et l’externe de l’entreprise et est au carrefour de l’écosystème. Il jongle entre les besoins de chacun et la situation du marché... Il n’est pas ingénieur, mais doit maîtriser le produit. Il n’est pas juriste, mais doit connaître les différentes clauses. Son rôle est à présent déterminant pour le business, c’est aussi le chef d’orchestre de la relation avec les fournisseurs. C’est un métier qui requiert beaucoup de compétences différentes et un mix de hard et soft skills. L’impact des achats peut être énorme, le poids de ce qu’on achète peut parfois atteindre 70% du P&L*(Profit and Loss account, c'est-à-dire le compte de résultat de l'entreprise). Le schéma suivant décrit de manière simplifiée l

La fonction achat

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Passés en une trentaine d’années d’approvisionneurs à acheteurs, ces acteurs clés de l’entreprise ont progressivement professionnalisé leur métier et ils l’ont intégré à tous les processus de l’organisation. Le recentrage des entreprises sur leur cœur de métier ayant catalysé le phénomène d’externalisation, le champ d’action des achats s’est stratégiquement accru… À la fin des années 1970, J.C. Tarondeau notait déjà que la fonction était « confinée à un rôle passif où elle doit peser sur les coûts sans être invitée à contribuer aux multiples décisions concernant les produits de l’entreprise qu’elle serait susceptible d’éclairer et d’améliorer » . Dès lors on a assisté en France à une évolution du langage notamment sous l’impulsion de l’AFNOR qui en 1990 distingue la fonction Achats de la fonction Approvisionnement. Aujourd’hui c’est l’effet inverse. Plus que du simple « cost-killing », les achats représentent une fonction stratégique pour les entreprises, et il est communément admis