La fonction achat

Passés en une trentaine d’années d’approvisionneurs à acheteurs, ces acteurs clés de l’entreprise ont progressivement professionnalisé leur métier et ils l’ont intégré à tous les processus de l’organisation. Le recentrage des entreprises sur leur cœur de métier ayant catalysé le phénomène d’externalisation, le champ d’action des achats s’est stratégiquement accru…
À la fin des années 1970, J.C. Tarondeau notait déjà que la fonction était « confinée à un rôle passif où elle doit peser sur les coûts sans être invitée à contribuer aux multiples décisions concernant les produits de l’entreprise qu’elle serait susceptible d’éclairer et d’améliorer ». Dès lors on a assisté en France à une évolution du langage notamment sous l’impulsion de l’AFNOR qui en 1990 distingue la fonction Achats de la fonction Approvisionnement. Aujourd’hui c’est l’effet inverse. Plus que du simple « cost-killing », les achats représentent une fonction stratégique pour les entreprises, et il est communément admis qu’elle représente en moyenne 65 % du chiffre d’affaires des entreprises européennes, 10 % du CA des entreprises du secteur tertiaire, 90 % du CA des entreprises de la grande distribution. La très forte tendance des grands groupes à externaliser a catalysé l’importance de la fonction Achats, par l’accroissement à la fois des budgets gérés et de la complexité des réseaux de fournisseurs concernés. De fait, la fonction devenait essentielle, au sein de groupes désintégrés, dans le sens organisationnel du terme. Les ex mastodontes à lourdes structures verticales, intégrant de nombreuses entités de production ou de service, laissaient la place à des entreprises plus agiles. Celles-ci se dotaient de pôles d’achats capables de piloter une sous-traitance multiple. Soulignons que cette tendance concernait peu les PME, en général plus intégrées que les grands groupes. Avec l’essor donc du rôle de la sous-traitance mondiale, l’acheteur est devenu un gestionnaire de relation fournisseurs (SRM), ainsi qu’un analyste de risques. Par le « sourcing » et son implication dès la phase (amont) de conception produit, il est le mieux placer pour capter l’innovation chez les fournisseurs, afin d’en faire bénéficier son entreprise, et créer un avantage concurrentiel. Dans ce contexte, force est de constater que nombre de directions générales ont confié à leur direction achats de nouvelles responsabilités. Outre l’optimisation des coûts, la qualité des fournisseurs et la gestion des risques, celles-ci doivent désormais aller plus loin dans l’intégration des principes du développement durable, demandés par les clients finaux mais aussi la société civile dans son ensemble.

La fonction achat

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