La professionnalisation de la fonction achat

Ce qu’on peut dire c’est que la fonction achat et donc le métier d’acheteur se sont professionnalisés avec le temps. Cela date d’au moins un siècle, puisque l’institut de gestion de supply chain a été fondé en 1915 aux Etats-Unis. Mais ni les deux guerres mondiales ni la crise de 1929 n’ont provoqué une forte mutation du métier. La fonction Achats n’est reconnue, d’après les experts, que depuis une trentaine d’années. Il semble en effet que les deux chocs pétroliers aient daté la perception de difficulté d’approvisionnement à prix stable et donc la nécessité de gérer ce risque nouveau. Dans les années 1980, les travaux de Michael Porter ont positionné les achats comme l’une des cinq forces fondant la compétitivité stratégique des entreprises.
En 1983, un expert de Mac Kinsey, Peter Kraljic publia le premier article stratégique23sur les achats, qui s’appuie sur une matrice à deux entrées :

  • le poids stratégique de la famille de produits considérée, en termes de coût, d’impact sur la rentabilité, et de criticité 
  •  le risque d’approvisionnement, lié à la complexité du marché, à la limitation de l’offre et aux autres freins au libre achat.

Enfin, à la fin des années 1990, la professionnalisation s’accroît grâce au développement des systèmes d’information qui favorisent l’avènement de l’e-procurement, de l’e-sourcing, etc. C’est également à cette époque que prolifèrent les cost killers, réducteurs de coût au sein des grandes entreprises ou cabinets spécialisés éponymes. Selon les professionnels des achats, la méthode aurait alors trouvé ses limites, et le métier se serait anobli dans le milieu des années 2000, dans le sens de la gestion des partenariats stratégiques. La démarche « gagnant-gagnant » serait, dans les années difficiles, la seule capable d’engendrer l’innovation mutuelle, facteur clé de succès.







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