Changement de paradigme et mise à jour de l'enseignement

 Nous traversons actuellement une crise sans précédent ! Le Covid-19 a au moins le mérite de nous questionner sur l'état du monde dans lequel nous vivons (du moins je l'espère). Résultat, même si cela n'est pas définitif, on est face à une catastrophe, tant sur le plan social, économique, sanitaire, politique, moral...Une VRAIE CRISE en somme ! En tout cas c'est comme cela que je le vis à titre personnel. 7 mois après le début du confinement, et le début de l'état d'urgence sanitaire où en sommes nous ? Et bien après le confinement, nous voilà sous couvre-feu ! Et il semblerait que cela ne s'arrête pas là... Le "monde d'après " est-il différent du "monde d'avant" comme certains aiment à penser ? Pour ma part je dirais que c'est comme avant, mais en pire. En effet, même 5 mois après le confinement, nous subissons encore les effets de celui-ci, et nous attendons toujours avec grande impatiente les changements si vitaux à nos sociétés modernes, pour s'inscrire de plein pied dans le 21ème siècle. 21ème siècle qui à mon sens, doit être écologique, ou ne sera pas. A ce sujet, les dernières annonces du président de la République en matière de relance économique, traduisent selon moi un manque évident d'ambition politique et de projection dan le futur, car plus qu'une relance, ce qu'il nous faut c'est UN PLAN DE RUPTURE ! Rupture en effet avec le modèle économique ET sociétal actuel,  dicté par un capitalisme financier prédateur et destructeur (et non je ne fais pas parti du front de gauche😀). Rupture, avec la formidable opportunité amenée par le dérèglement climatique, qui d'une menace devient une chance pour nous de réinventer nos modèles économiques et sociétaux, en s'engouffrant dans la fameuse révolution verte, si chère à beaucoup de nos concitoyens. Car si les politiques et les acteurs économiques font preuve d'une inertie en la matière, la société civile en revanche, est prête à accueillir ce changement de paradigme, qui en plus d'être salutaire pour nous tous, sera je le pense vecteur de création d'emplois de qualité, faisant sens avec ce projet ambitieux. En parlant d'ambition, voila ce qui manque à nos décideurs politiques, de l'ambition, et surtout de la volonté et du courage politique, pour atteindre ces objectifs impérieux nécessaires à la survie du vivant (rien que ça). 

L'heure est au changement. Du moins le bon sens devrait nous le dicter ! Donc comment faire changer les pratiques managériales actuelles en entreprise, ou les "logiciels décisionnels" de nos politiques, si on ne commence pas déjà à changer l'enseignement dans les écoles ??!! Comment dire par exemple au top management des grandes entreprises, que la réduction des couts ne doit plus/pas être la priorité de leur département achats, mais bien la recherche de valeur ajoutée, comme le bien-être animal, la protection de l'environnement, le fait d'acheter en circuit court, voire local, la création ou la stimulation d'un réseau local de fournisseurs, l'innovation, l'emploi etc etc...? Nous voyons bien dans ce contexte global, que le prix d'achat finalement ne veut plus rien dire. Aujourd'hui, le "made in China" est devenu dans notre monde contemporain extrêmement complexe, une aberration. Loin d'être anti-chinois, je cite cet exemple car c'est le plus parlant et le plus répandu qui soit, et chacun aura facilement compris les enjeux: s'approvisionner en pièces mécaniques provenant de Chine, qui auront fait le tour du monde avant d'arriver à bon port, à l'heure du changement climatique, cela n'a plus de sens. Ne devrions-nous pas revoir nos pensées et schémas logistiques actuels ? Je pense que oui. Mais comment ? Par quel bout commencer ? Pour traiter un "mal", il faut le prendre à la racine, à la source, et cette " source " c'est l'école. C'est l'enseignement, là où tout commence.

 

 C'est d'ailleurs pour cela que je parlais dans le titre de mise à jour. Il faut en effet mettre à jour l'enseignement prodigué dans nos établissement, pour coller au maximum aux nouveaux enjeux globaux. Pour ma part, je reste encore choqué quand je vois que l’enseignement dans beaucoup de disciplines, est resté inchangé, et continue d'être pratiqué tel qu'il était enseigné dans les années 90. Le monde a vite et bien changé depuis... et il continue de changer rapidement. Par exemple, aux nouveaux acheteurs, en formation, au lieu de leur enseigner que le prix est le seul critère important dans son évaluation annuelle, mensuelle, nous devrions plus les sensibiliser à la RSE, et à l'impact qu'a l'acte d'achat sur l'environnement, sur un territoire économique et social donné etc, etc... Il en va de même pour nos "fameuses élites", futurs cadres dirigeants qui sortent toutes des mêmes grandes écoles, formatées dans le même moule, manquant à mon humble avis d'agilité, et de vision proche et réelle du terrain. D'ailleurs ce que l'on reproche bien souvent aux grands donneurs d'ordres, qu'ils soient politiques financiers, ou économiques, c'est bien leur complète déconnexion de la réalité du terrain; ils sont hors-sol. De plus, ce sont eux, les dirigeants d'entreprise, les directions générales qui donnent le cap commercial et industriel à suivre en bons capitaines d'industrie. Et ce sont encore eux, qui bien souvent imposent en priorité aux directions achats, la sempiternelle réduction des couts !

Là dessus, je vais employer un mot si chère aux politiques; il faut réformer tout cela 😉. Le changement c'est maintenant ... et cela passe par l'enseignement, et le développement de nouvelles méthodes qui feront éclore je l'espère, une nouvelle "espèce de dirigeants" .