Réflexion sur la réduction des coûts

Le coût ou plus généralement le prix, est l'unité de mesure principale par laquelle tous les acheteurs ou presque sont évalués en priorité. En effet, il fait parti des KPI principaux par lesquels on mesure aussi bien la performance de l'acheteur, que celle d'un fournisseur. Ce KPI dédié au prix d'achat est nommé indice achat, et il est calculé en comparant le prix unitaire d'un produit à l'instant T, au prix unitaire de ce même produit à N-1 (l'année passée), à quantité et qualité égales. Pour être synthétique, si celui-ci augmente, il faut savoir pourquoi, si celui-ci diminue dans la logique de la réduction des coûts, c'est plutôt bon signe pour l'acheteur.

Les moyens mis en œuvre pour réduire les coûts sont nombreux. On trouve par exemple, la massification achats, la mutualisation des achats, la standardisation, le "(re)design to cost" (réduction des coûts dès la phase de conception), la négociation, le sourcing, notamment via la sous-traitance étrangère dans les pays à bas coûts salariaux (Low Cost Labor Countries), les enchères inversées, etc etc...
Arrêtons-nous un instant sur le sourcing dans les pays dits à bas coûts. Cette pratique est très très utilisée par les départements achats des grandes entreprises mais aussi les PME. Pourquoi? parce qu'assez simple à mettre en place, elle permet à moyen terme de dégager des économies substantielles sur tel ou tel produit, par rapport à une production sur le sol français. La forme la plus sévère du sourcing dans les pays à bas coût, est la délocalisation complète d'une unité de production à l'étranger. En effet d'un côté nous déplaçons seulement une activité de production, de l'autre nous déplaçons entièrement une usine! Ce qui pour une part relative, concoure à la désindustrialisation de notre pays:
La production automobile française va chuter de -22 % en 2020 pour ...

On peut dors et déjà dressé un parallèle entre l'externalisation, donc le recours à une sous-traitance étrangère et les délocalisations. Ceci renvoie une fois de plus à la théorie des parties prenantes, car plus que les achats, c'est bien toute la politique industrielle française qui est visée, et on ne peut parler d'externalisation internationale sans parler de finance internationale. En effet, à l'heure de la mondialisation, les flux de capitaux ou investissements, sont mouvants, et influent aussi sur l'économie réelle, ce qui tend à dire que là où l'argent est investi, les firmes suivent et s'implantent.

En résumé, la course effrénée au prix le plus bas, et au retour sur investissement immédiat, sans aucune logique que l'argent pour l'argent, peuvent avoir des aspects néfastes sur notre économie. De plus la qualité peut s'en trouver amoindrie, et qu'à force de tirer les prix toujours plus vers le bas, notamment sur les produits alimentaires, ne risque t'on pas un jour de manger du pâté pour chat croyant ouvrir une boite de thon ? ou bien des cannellonis bolognaise fourrés à la viande de cheval ?...
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