Qu’est ce que le développement durable ?

En 1971, le Club de Rome lance un vrai pavé dans la marre en publiant Halte à la croissance. Face à la surexploitation des ressources naturelles liée à la croissance économique et démographique, cette association privée internationale créée en 1968, prône la croissance zéro. En clair, le développement économique est alors présenté comme incompatible avec la protection de la planète à long terme.
C’est dans ce climat de confrontation et non de conciliation entre l’écologie et l’économie que se tient la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement humain, à Stockholm, en 1972. Conférence qui sera à l’origine du premier vrai concept de développement durable, baptisé à l’époque « éco-développement ». Des personnalités comme Maurice Strong, organisateur de la Conférence, puis le professeur René Dubos, Barbara Ward et Ignacy Sachs, insistent sur la nécessité d’intégrer l’équité sociale et la prudence écologique dans les modèles de développement économique du Nord et du Sud. Il en découlera la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) ainsi que le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Mais plus le temps passe, plus la société civile prend conscience de l’urgence de mettre en place une solidarité planétaire pour faire face aux grands bouleversements des équilibres naturels. Ainsi, au cours des années 1980, le grand public découvre les pluies acides, le trou dans la couche d’ozone, l’effet de serre, la déforestation et la catastrophe de Tchernobyl.
Dès 1980, l’UICN parle pour la première fois de Sustainable Development (traduit à l’époque par développement soutenable). Mais le terme passe presque inaperçu jusqu’à sa reprise dans le rapport de Gro Harlem Brundtland, « Notre Avenir à tous », publié en 1987. À l’époque Premier ministre en Norvège et présidente de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, madame Brundtland s’attacha à définir ce concept de Sustainable Development par « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de besoin, et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale imposent sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir». Depuis cette date, le concept de développement durable a été adopté dans le monde entier. » (http://www.vedura.fr/developpement-durable/cadre/rapport-brundtland)

Les modes de production et de consommation doivent respecter l’environnement humain ou naturel et permettre à tous les habitants de la Terre de satisfaire leurs besoins fondamentaux : se nourrir, se loger, se vêtir, s’instruire, travailler, vivre dans un environnement sain...
Contrairement à ce que croient beaucoup de gens, ce concept ne se limite pas à une prise de conscience écologique, mais vise à instaurer un meilleur équilibre entre la dimension économique, sociale et environnementale du développement. C’est là que la complexité réside; car ceci peut paraitre louable dans la théorie, mais en pratique s’avère comme antagoniste, car difficilement applicable et réalisable tant les intérêts entre les « parties prenantes » divergent.
Néanmoins ce processus vise à concilier l’écologique, l’économique et le social, en établissant une sorte de cercle vertueux entre ces 3 piliers :

Développement durable : où en est le secteur de la santé ...

En 1992 se tenait le troisième sommet de la Terre, organisé par l'ONU à Rio de Janeiro. Il s'agissait alors du plus important rassemblement de chefs d'états ou de gouvernements jamais organisé, dont l'ambition était de mettre sur pied une voie de développement équitable, dans le respect de l'environnement et propice au développement économique. La notion de développement durable allait alors se développer, exprimant la nécessité de trouver un mode de développement économique et social différent. L'adoption des conventions sur le changement climatique et la biodiversité ainsi que l'Agenda 21 (http://www.un.org/french/ga/special/sids/agenda21/), furent l'expression positive d'une ambition commune pour le développement humain. Si des avancées certaines ont vu le jour entre le sommet de la Terre de 1992 et celui de 2012 - Rio+20 -, le développement durable n'a pas trouvé d'expression mondiale sûre et de nombreuses tendances à effet négatif, identifiées en 1992, n'ont pas encore pu être inversées. Vingt ans après le premier sommet de Rio, il est devenu urgent d'accélérer la réalisation des objectifs qui y furent déterminés. Certains auteurs de revues et d’articles spécialisés, décrivent et analysent les moyens qui pourront permettre la mise en oeuvre d'un développement réellement durable « par la mise en place d'une économie verte, la promotion de l'équité sociale et l'amélioration de la gouvernance environnementale. Un pré-requis fondamental, mais souvent négligé, est le rôle efficace des institutions publiques en la matière. Elles seules ont le pouvoir de concrétiser les volontés politiques. Il est donc capital de renforcer le pouvoir des autorités sur celui, moins visible, des marchés. L’idée émergente et de ne pas négliger chaque niveau de gouvernance, du local au global ». (Public administration and sustainability : the role of public institutions in creating a sustainable future :guest editors Yannick Glemarec, Jose A. Puppim de Oliveira in : Public administration and development, vol. 32, n° 3, 2012, august, p. 199-334 Special issue on Rio+2012).

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